« L’Eternel dit à Moché : “Viens chez Paro ; car Moi-même J’ai appesanti son cœur (…) ” » (Chémot 10:1)
Viens chez Paro La paracha commence par « Viens chez Paro » à la place de « Va chez Paro », comme il est écrit dans la paracha précédente. Les commentateurs n’ont pas manqué de relever cette différence, et le Zohar explique (II 34a) que l’Eternel signifiait ainsi à Moché de venir avec Lui afin qu’ils se rendent ensemble chez Paro. Moché craignait en effet d’y aller seul, aussi le Tout-Puissant lui promit-Il de l’y accompagner. S’il était écrit « va », cela aurait voulu dire que Moché devait s’y rendre seul et que D.ieu le protégerait de loin ; c’est pourquoi la Torah a employé le verbe « venir » afin de souligner qu’Il irait avec lui. Toutefois, cette explication n’est pas sans difficultés. En effet, l’Eternel se trouve en tout lieu, donc comment affirmer qu’Il n’accompagna Moché auprès de Paro que lorsqu’il est précisé « viens » ? Dans le cas contraire, Moché s’y rendait-il réellement seul ? Le Créateur est pourtant omniprésent ! La providence Divine En réalité, on peut distinguer plusieurs niveaux de dévoilement de l’Eternel dans le monde.
Il existe celui qui se manifeste à l’égard de l’ensemble des hommes, sur lesquels D.ieu exerce Sa Providence à tout instant, subvenant à leurs besoins et leur procurant un gagne-pain. Cette Providence est telle que « l’homme ne remue son doigt ici-bas que s’il en a été décrété ainsi en haut ». Quiconque médite sur les œuvres de la Création ne peut qu’y déceler clairement le doigt divin, à l’origine de ses moindres détails. Dans le Talmud de Jérusalem (Chévouot 9), il est rapporté qu’après un séjour de treize ans dans une grotte, des signes de moisissure apparurent sur le corps de Rabbi Chimon bar Yo’haï, aussi décida-t-il d’en sortir.
Chaque jeudi, le rabbin reçoit des gens pour des consultations privées et pour une bénédiction spéciale. SUR RENDEZ-VOUS UNIQUEMENT. Pour les rendez-vous ou toute question, appelez ou WhatsApp (323) 216-7729
Il s’assit à l’entrée de la grotte et y aperçut un chasseur qui étendait ses filets pour attraper des oiseaux. Puis, il entendit une voix céleste dire : « sauve-toi », grâce à quoi un oiseau passant près de l? échappa au piège. Il se dit : « L’oiseau n’est épargné que grâce au Ciel, combien plus l’homme ! » Autrement dit, il comprit qu’il pouvait sortir de la grotte sans craindre de se faire arrêter, ce qu’il fit. Ceci nous démontre que le Saint béni soit-Il veille à tout instant sur chacune de Ses créatures, et que tout est le résultat d’un décret céleste. C’est ainsi que le Très-Haut exerce Sa Providence sur l’ensemble des êtres vivants. Toutefois, il existe un degré supérieur de Providence auquel tout Juif doit aspirer – celui de ressentir que le Créateur est constamment à ses côtés, dans l’esprit du verset « l’Eternel est à ta droite comme ton ombre tutélaire » (Téhilim 121:5).
Il s’agit de percevoir clairement, dans toute situation, y compris dans les moments de détresse, que notre Père céleste nous accompagne, à l’instar du roi David qui affirma : « Dussé-je suivre la sombre vallée de la mort, je ne craindrais aucun mal, car Tu serais avec moi. » (ibid. 23:4) C’est le plus sublime niveau de crainte de D.ieu, que tout ben alia devrait viser. Tel était justement le souhait de notre maître Moché : que l’Eternel l’accompagne chez Paro, c’est-? -dire qu’il puisse parvenir au niveau de ressentir Sa Présence à ses côtés telle une ombre – requête qui fut exaucée sous forme de promesse divine..