Le 15 du mois de Chevat, nous fêtons le nouvel an des arbres. Célébrer Tou Bichvat nous rappelle le lien du peuple juif à la terre d’Israël. En harmonie avec Israël, nous montrons notre amour à la terre ancestrale, tout en nous réjouissant en dégustant de bons fruits dont les 7 fruits d’Israël (blé, orge, raisin, figue, olive, grenade, datte).
Ce que les arbres et les fruits ont de si spécial
Dans la Torah, il est écrit (Devarim 20:19): " Ki ha'adam etz hasadeh "= l'homme est comparé à un arbre du champ. Comparons l’anatomie d’un arbre et le corps d’un homme - tronc = colonne vertébrale. Cette ressemblance est particulièrement marquée au sens spirituel : La racine est la foi qui lie le juif à son origine et qui lui procure constamment sa nourriture spirituelle. Le tronc représente la Torah et les Mitsvot. Tout comme les anneaux d'un arbre enregistrent une croissance - à travers des années de sécheresse et de pluie, de feu et de calme -, nous devons également continuer à grandir, malgré et surtout grâce aux épreuves de la vie. Le fruit, justifiant plus que toute autre chose l'existence de l'arbre, symbolise les bonnes actions de l'homme, ces Mitsvot qui profitent aux autres aussi bien qu'? soi-même, et qui ont en elles la graine qui produit des bonnes actions similaires.
L’enseignement à retenir
Comme l’arbre, nous devons produire des fruits et des graines pour créer de nouveaux arbres et de nouveaux fruits. Il nous faut également exercer une influence positive sur notre environnement - nos amis, nos connaissances et toute personne que nous rencontrons - afin qu'eux aussi produisent des "fruits". De la même manière, il faudra éviter de nous contenter de notre propre évolution en matière de Torah et de bonnes actions. La Torah est comparée à l'eau. Tout comme un arbre a besoin d'eau, une personne a besoin de la Torah pour prospérer et grandir. Il est important d'exposer les enfants au judaïsme dès leur plus jeune âge, que ce soit avec des images, des chansons ou des histoires. En tant qu'adulte, maintenir un certain niveau d'étude de la Torah et de participation au judaïsme est essentiel à notre vie quotidienne. Nous savons tous à quel point il peut être facile de perdre de vue les choses importantes lorsque nous sommes entourés d’influences dans notre quotidien. Une fondation juive solide peut aider à éviter cette confusion. Facile me direz vous ? Pas si simple que cela. Un arbre nécessite du travail et de l’investissement pour donner un maximum de fruits et atteindre son potentiel. De la même manière, pour réussir à élever le spirituel dans ma maison, je dois aussi m’investir et faire les efforts nécessaires.« Quand j’avais 12 ans (il n’y pas si longtemps de cela…), je fus piquée par la « graine du plantage ». Je me revois encore annoncer à ma famille que très bientôt, je leur servirais une salade de mon jardin. Le lendemain, je pris mes économies et partis acheter des graines de concombres. Ce soir-l? , je jetai les graines sur le petit bout de terre de mon balcon et chaque jour, je courais en rentrant de l’école pour récolter mes légumes. Malheureusement, après quelques semaines…j’étais toujours bredouille. Pendant ce temps, ma voisine avait des dizaines de tomates qui poussaient et je ne comprenais pas ce qu’elle faisait de mieux que moi. Je mis mon ego de côté et je décidai d’aller lui demander son secret. Imaginez ma surprise quand elle m’expliqua que pour récolter à manger, il fallait travailler dur : planter, arroser, couper, cueillir et parler à ses cultures. Je pris alors mon courage à deux mains et je me mis au travail. Après quelques semaines, je pus enfin servir une (très petite) salade de concombre à mes sœurs. »
Qu’en est-t-il de nos relations ?
Des années après, mariée et maman, je réalise que les mêmes leçons s’appliquent dans mon couple. Si je veux que mon mari et mes enfants “fleurissent” et parviennent à réaliser leur potentiel, je dois m’investir dans la relation. Une relation, que ce soit avec un ami, un frère, un parent ou surtout un conjoint, n'existe que tant que la vie y est insufflée. Comme toute autre création vivante, une relation réagit à ce dont elle est nourrie. L’eau nourrit un arbre mais trop d’eau le noie…il faut aussi du soleil et des engrais pour l’aider à s’épanouir. De même, les mots durs et la condamnation apportent des conflits et de la discorde ; la gentillesse et la tendresse amènent tranquillité et paix. Le mariage devient ce qu'un mari et une femme le font devenir ! La plupart des discours que nous entendons sur le Chalom Bayit sont souvent abstraits, comme un idéal que nous n’atteindrons jamais. Ce qu’il faut se rappeler, c' est que nous, et nous-seul(e)s sommes responsables de notre relation. Nous avons le contrôle et la responsabilité de notre succès: ce que nous faisons ou ne faisons pas ; comment nous agissons envers nos conjoints, quelles sont nos attentes, ce que disent nos attitudes ; combien nous donnons ; combien nous prenons et combien nous refusons de prendre.Si l’arbre n’est pas arrosé, il sèchera et ne donnera pas de fruits. Si le soleil ne se montre pas, la récolte sera maigre, voire inexistante. Je dois m’assurer que les racines que je crée soient profondes et bien ancrées en cas de tempête. Les arbres ne fournissent pas seulement des avantages immédiats comme de l'ombre, du bois et de la nourriture ; ils enrichissent aussi l'écosystème, filtrent l'air et dégagent de l'oxygène. De même, quand je m’investis dans mon couple et mes relations avec mes enfants, je crée un impact durable sur le monde qui nous rapprochera de la rédemption ultime. Joyeux TouBichvat ! Sarah Perets .