Ce mois ci- nous avons le plaisir d’interviewer Amir. Son sourire et sa bonne humeur ont fait de lui l’un des chanteurs préférés des Français…

Au moment où il nous parle, il est en France, le pays de son enfance, prêt à répondre à nos questions et illuminer notre journée qui, pour nous, commence à peine, tandis que le Président Emmanuel Macron est en train de dire au JT sur TF1, que « nous n’irons plus faire la fête ». Pas possible pour Amir ! Plein de bonnes énergies et doté d’une grande sensibilité, il nous parle de son nouvel album « Ressources » mais aussi de la manière dont il vit cette époque si spéciale… que du positif : « Ça va passer, tout va s’arranger ! », dit-il avec ferveur.

Fréquence Juive : « Bonjour Amir, pourrais-tu nous parler de toi, de ton enfance en France, de ton départ en Israël et comment cela a influencé tes choix et ta carrière ?
Amir : « J’ai grandi en France avec un papa né en Tunisie et une maman qui venait d’Israël pour le rejoindre.

Je parlais donc les deux langues, le français et l’hébreu. J’ai donc toujours ressenti l’influence des deux pays à la maison. Quand on était d’un côté, on allait en vacances de l’autre, et vice-versa. La seule chose qui m’a dérangé lorsque mes parents ont décidé de faire leur Alya, ça a été de quitter mes copains d’école. »

F.J. : « Te sens-tu plus Tunisien ou plus Israélien, du coup ? »
Amir : « C’est beau ! Mais je me sens d’abord franco-israélien. Ensuite, la comparaison réelle serait même plutôt partagée entre mon côté « Marocain » ou « Tunisien », mes grands-parents maternels étant originaires du Maroc. Israël étant le pays dans lequel j’ai vécu, j’ai plus de recul sur mes pays d’origine. Très franchement, je préfère l’ambiance marocaine mais la cuisine tunisienne ! » (rires ! ☺)

Fréquence Juive : « Nazim semble être plus qu'un ami pour toi. C'est lui qui écrit tes chansons, peux tu nous parler de ta relation avec lui ? »
Amir : « Nazim est mon ami intime, il est comme un frère pour moi. Il est musulman et je suis israélien, on s’est rencontré en Israël, lorsque je venais d’arriver à Tel Aviv et rien ne laissait deviner que l’on deviendrait si proche, aussi bien dans la vie privée que professionnelle. C’est mon binôme dans l’écriture, dans la musique, nous sommes très complémentaires et entretenons des relations vraiment sincères.

F.J. : « La pandémie est-elle un frein dans ta carrière ? Des points positifs ? »
Amir : « C’est difficile à trouver mais comme j’ai cette volonté de toujours trouver un peu de lumière, je vais essayer. Pendant le confinement, la date à laquelle nous devions renvoyer l’album définitif à la maison de disques a été repoussée. De ce fait, nous avons dû passer en revue les chansons des dizaines et des dizaines de fois. Et nous qui croyions que nous étions prêts ! Nous avons fait un dernier check-up pendant cette période-tampon, ce qui nous a permis de tailler le diamant : l’album auquel nous sommes, aujourd’hui, attachés par les viscères et le cœur. C’est l’œuvre d’une vie. »

F.J. : « Ton troisième et dernier album porte le nom #Ressources ? Pourquoi ce nom ? »
Amir : « Cet album a été conçu pendant une période où j’étais en retrait total de la scène médiatique et des réseaux sociaux. J’ai pu retrouver les personnes qui m’étaient les plus chères. Pendant les quatre années de mon lancement de carrière, tout s’est passé très vite et je n’avais pas eu le temps de m’occuper de ma famille et de mes amis.

Amir Haddad
Né le 20 juin 1984 à Paris
Auteur-compositeur-interprète franco-israélien
Découvert dans l’émission « The Voice » en 2014, il participe à l’Eurovision deux ans après. Avec deux albums certifiés chacun triple disque de platine, Amir est aujourd'hui devenu une icône de la chanson française.




J’ai pris ce temps et j’en suis extrêmement fier. En parallèle, on a créé cet album - reflet de ce retour aux sources et de cet équilibre. Cela m’a permis d’aller chercher des choses enfouies au fond de moi, jusqu’? révéler les nouvelles thématiques de mes chansons. Il s’agit d’un album très différent de tout ce que j’ai pu faire jusqu’? présent. »

F.J. : « Dans quel état d’esprit sont écrits tes nouveaux titres ? Dis-nous tout sur tes collaborations musicales. » (img titres ressources)
Amir : Je suis très heureux d’avoir pu collaborer avec des artistes internationaux comme dans le titre « Let’s Hurt Tonight » avec « OneRepublic », mais aussi d’avoir offert l’opportunité à de jeunes artistes français comme « 7-Jaws », « Bambino » et « Cephaz », de chanter avec moi. Ayant fait mes choix avec le cœur sans y avoir cherché d’intérêt marketing particulier, ce grand écart reflète bien mon côté sincère. À la base, ces chansons n’étaient pas destinées à des fins « featuring » - de collaboration. Ce n’est qu’après avoir fini l’album que nous nous sommes demandé quelle chanson irait bien avec tel ou tel artiste. Au final, ils ont tous dit Oui, et parfois, y ont même ajouté leur touche personnelle, ce qui a rendu encore plus intéressantes, les chansons de mon nouvel album. »

« J’ai cette volonté de toujours trouver un peu de lumière. »

F.J. : « En écoutant ton titre « la fête », avec toi, la vie semble toujours belle. Quelle est ta recette ? »
Amir : « Grâce à une partie de ma vie passée en Israël, la culture nous apprend à vivre chaque jour comme le dernier, aimer la vie, aimer son prochain, ce qui a joué un rôle fondamental dans mon éducation. »

F.J. : « Récemment, tu es devenu papa, est-ce que ce changement se ressent dans les paroles de tes nouveaux titres, comme dans « La lumière » ? »
Amir : « Oui, cela m’a changé en tant qu’être humain ! J’ai trouvé un sens, renouvelé mon regard sur le monde … difficile de mettre des mots à tout ç? ! Ça bouleverse une vie et en même temps on retrouve l’essentiel. Depuis la création de mon nouvel album, je vis avec de nouvelles priorités, dans une nouvelle dynamique mais les mots restent si petits à côté de la grandeur d’un tel événement. »

F.

J. : « La réussite, c’est quoi pour toi ? »
Amir : « Parvenir à s’épanouir chez soi comme hors de chez soi, dans sa vie privée comme dans sa vie professionnelle. »

F.J. : Après la tournée des Zéniths prévus en France en février, la fête dans un show à LA, ça te tente ?
Amir : « J’ai une histoire particulière avec Los Angeles qui m’a pris pendant ma lune de miel. J’adore le soleil, Santa Monica, la culture du sport et les artistes de rue. Je suis tellement avide de transmettre ma musique aux USA, au Canada mais aussi dans tous les territoires non francophones ! Je me sens prêt à remplir ma mission double dans le but de conquérir modestement les gens qui nous écoutent. »

CREDIT PHOTO : @FIFOU .

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