Paris, 23 Mars 2018. Un an après le meurtre de Sarah Halimi et une semaine après celui d’Arnaud Beltrame, Mireille Knoll, rescapée de la Shoah, a été retrouvée chez elle, poignardée à 11 reprises et brulée par son voisin musulman. La disparition violente de Mireille a suscité une vive émotion dans le monde entier, notamment dans la communauté juive de Los Angeles.

Beverly Hills, 28 Mars 2018. Un Mémorial co-organisé par Rav Yossef Cunin, Rav Chaïm Cunin et Dr. Mickaël Chekroun, sponsorisé par le Beth Chabad de Beverly Hills a eu lieu au Crystall Room, une des salles prestigieuses du Beverly Hills Hotel. De nombreuses personnalités ont pris la parole pour dénoncer cet acte de profanation mais aussi pour honorer sa mémoire et lui rendre hommage. Photo d’ensemble : Rav Yossi Cunin (Chabad of Beverly Hills) Le Consul Christophe Lemoine (Consul Général de France à LA) Mickael Chekroun (Chercheur en mathématiques appliquées aux sciences océaniques et atmosphériques à UCLA) Patrick Caraco (Conseillais consulaire au Consulat Français de LA) Francky Perez, Représentant aux Etats-Unis du Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme (BNVCA): “L’islamo-gauchisme et l’extrême droite ne sont pas les seuls responsables.

Le gouvernement français porte lui aussi une responsabilité. Des décennies de politique pro arabe au proche orient, un quai d’Orsay qui pointe sans cesse Israël, le résultat est cet anti sionisme viscéral, prétexte fallacieux qui sert de soit disant justification à l’antisémitisme d’aujourd’hui. Or, cette négation de la légitimité d'Israël à exister mène invariablement à la haine des Juifs. Il est temps que la France se ressaisisse et agisse enfin dans le respect de ses véritables valeurs” David Suissa, Directeur de publication et Rédacteur en chef du Jewish Journal de Los Angeles « Lorsque je regarde Mireille, je vois le visage d’une femme juive innocente. La France sans les juifs n’est pas la France. La France avec les terroristes n’est plus la France. Et aussi horrible que cette situation puisse être, je me sens réconforté dans le fait que le gouvernement français se trouve du bon côté. » Jon Voight, Acteur et Scénariste Américain, Père d’Angelina Jolie En apprenant l’histoire de Mireille, j’ai été choqué. Comment doit-on gérer cela ? Je suis catholique et sais dissocier le bien du mal. Je sais, l’antisémitisme est aussi présent dans nos universités. Je pense qu’en agissant ainsi, ces terroristes défient D. Les juifs nous ont donné des lois pour vivre! Ce sont ces lois qu’ils tuent. Aujourd’hui, Mireille est une héroïne et contribue certainement à un monde meilleur. » Rav Zarman Mergui, venu spécialement de New York Un peu de lumière repousse beaucoup d’obscurité (citation du Roi Salomon) Quoi de plus obscure que cet acte terroriste antisémite du meurtre de cette dame de 85 ans survivante de La Shoah ? Je ne vais pas me ranger dans cette obscurité, mais bien au contraire, dans la lumière qui la fera disparaître. Celle qui consiste à intensifier et soutenir des actions de bonté autour de nous, pratiquer le judaïsme de manière fière et ouvertement, enseigner la tolérance et le respect de l’autrui dans les centres éducatifs. Ce sont ces valeurs qui ont fait disparaître l’obscurité de notre siècle précédent, et qui la fera disparaître dans notre siècle, le siècle du terrorisme. Christophe Lemoine, Consul Général de France à Los Angeles « Attaquer une Juive en France, c’est attaquer la France ! L’antisémitisme est un fléau dans lequel aucune banalisation ni aucun aveuglement n’est tolérable. Mireille Knoll est aujourd’hui une lumière qui nous guidera dans les années à venir. » Je m’appelle Mireille. Je suis née en 1932. Mes parents ont tenu à me donner un prénom français car après tout la France on l’aime, elle nous a accueilli. Mireille c’est pour l’actrice, la plus belle actrice du monde dit maman, Mireille Balin, une star. Il parait que plus tard elle sera la femme d’un officier de la Wehrmacht et qu’elle sera arrêtée à la Libération. Moi je suis belle comme Mireille, c’est papa qui dit ça. A l’école le maitre nous apprend la Marseillaise, le symbole de la République. On parle beaucoup du Maréchal aussi, celui qui a sauvé la France. La vie juive est au centre de tout chez nous. Samedi on va à la synagogue, on allume les bougies le vendredi soir. Maman est la meilleure cuisinière du monde, elle est la reine du Geflite Fisch, la carpe farcie. C’est pas trop mon truc à moi mais je me force, ça lui fait tellement plaisir. On me surnomme Mimi. Parfois tendrement maman me surnomme Poupélé, ça veut dire Poupée en Yiddish. A l’école j’ai des amies juives et non juives, on s’entend toutes bien.

Enfin avant. Car depuis quelques temps, depuis que j’ai 5,6 ans, certaines de mes amies ne veulent plus trop me parler, elles disent que c’est parce que je suis juive. Je trouve ça idiot mais papa me dit de ne pas faire de vagues. Je vois pas comment je ferai des vagues, je suis pas la Mer Méditerranée moi. 1942 J’avais l’étoile jaune à la place du cœur. Il valait mieux la mettre, par sécurité. Je n’allais plus à l’école « trop risqué ». Il y a eu des gens qui ont dit que ça sentait mauvais pour les juifs, qu’on allait tous nous tuer. Nous tuer parce qu’on est juifs ? Absurde je me disais. J’avais 10 ans. Il y a eu une rafle. Au Vel d’Hiv. Oui l? où on fait du vélo. J’ai pensé que c’était bizarre de se faire emmener et enfermer dans un endroit où on fait du vélo. Maman a rusé, on s’est enfuies et on n’a pas été raflées. On a traversé la France sous une fausse identité. On avait faim mais maman me disait de ne pas me plaindre parce que « tu sais ma Poupélé, il y a pire ». Alors je ne disais rien, je la suivais. Parfois j’avais mal aux pieds, je pensais à mes amies laissées à Paris. Les juives, les non juives. Est ce que je les reverrai ? On a traversé l’Espagne puis on est arrivé au Portugal. Maman aurait voulu qu’on aille jusqu’en Amérique mais c’était compliqué. On a été sauvées. 1945 Plus de famille, plus d’amies juives. Maman et moi. 1950 Il est l? , il est beau, il a réchappé à la mort. On se marie. Je prends son nom. Je suis Mireille Knoll. On fera notre vie ensemble, on mangera du Geflite fisch, j’allumerai les bougies à Shabbat. J’élèverai mes enfants comme des bons Français. Juifs mais Français. Les deux. J’aime mon pays la France, j’aime ses valeurs, j’aime ses frites, j’aime ses musiques, j’aime sa culture, j’aime son vin. 2018 Je suis morte. Allongée sur mon lit. Ca sent le brûlé. Je crois que j’ai brûlé. Comme ma famille juive à Auschwitz. Je crois qu’ils m’ont poignardée avant. Oh pas qu’un peu. Onze fois. J’ai compté. Ils ont dit des truc comme « c’est tout ce que tu mérites la vieille. Sale juive. On vous tuera tous. Crève. » Je ne comprends pas. Je l’aimais bien. Je le connaissais depuis sa naissance. Il venait souvent lorsqu’il était petit. Je lui racontais des histoires. Je lui donnais à manger des gâteaux à la cannelle. Il avait même droit à un peu de coca ! Lui il était musulman. Moi j’étais la vieille dame juive. On disait dans l’immeuble qu’on ressemblait à Madame Rosa et Momo dans le livre de Romain Gary, « La vie devant soi ». On s’aimait bien. Je crois. C’était comme un fils pour moi. Et puis il a commencé à avoir des comportements bizarres. Une fois ou deux ou bien plus encore il m’a dit que tout était de la faute des juifs. Je lui souriais « Tout, tu es sûr ? ». Ca ne le faisait pas rire. Il y avait de la rage dans ses yeux. Je voyais bien qu’il croyait vraiment que les juifs étaient la cause de tous ses soucis. Vendredi il est passé à la maison. C’était shabbat je préparais mes bougies. Dimanche il est revenu avec un copain. Ils ont crié un truc, il a dit « sale juive ». Et puis ils m’on tuée. Et puis je suis morte. J’ai 85 ans. Sources : www.Parismatch.com Poème de Yann Moix en hommage à Mireille Knoll Madame, Epargnée par le sort au temps des vélodromes, Arrachée par la chance aux crimes allemands, La mort vous attendait au-del? des pogroms, Cachée dans la folie de nazis musulmans. Vous fûtes rescapée de cette rafle indigne Pratiquée par la France envers quelques Français Dont le crime premier, et dont la faute insigne Fut d’avoir dans le sang ce Dieu qui s’absentait.

Et votre peuple haï, haï pour sa naissance Sait tout au fond de lui que les coups de couteau Dont on vous lacéra, n’est rien qui recommence, Mais une haine fixe en un changeant bourreau. Votre peuple puni, puni pour son essence Sait du fond de sa nuit que cet autodafé Où l’on vous immola est une efflorescence Du toujours même mal, autrement parafé. Et votre peuple honni, honni pour sa science Sait du fond de sa vie que la crémation D’une juive isolée en pleine sénescence, Porte à jamais le nom de profanation. .

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Je me présente, Ilona Cazorla, nouvelle rédactrice en chef du magazine Fréquence J.

Installée depuis trois ans aux États-Unis et anciennement diplômée de Sciences Politiques, passionnée d'art, de cinéma et de littérature, je partage mon temps entre mes deux villes d'adoption, Los Angeles et New York.

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