Je suis une femme juive, religieuse, et je donne des cours de Torah. De nos jours, même dans le monde orthodoxe, nous voyons de plus en plus de femmes qui enseignent la Torah et partagent leur amour de la religion. Et pourtant, on me demande souvent, si en tant que femme juive et religieuse, j’ai le droit d’étudier tous les textes de la Torah qui m’intéressent? Le rôle des femmes dans la société évolue et maintenant, plus que jamais, les femmes demandent: "Quelle est ma place dans la Torah?". En l’honneur de la fête de Chavouot qui célèbre le don de la Torah, je suis heureuse de pouvoir partager ma réponse avec les lecteurs de Fréquence Juive.

« J’ai grandi dans la Torah » J’ai eu la chance de grandir dans une maison d’envoyés du Rabbi de Loubavitch avec des parents pour qui l’enseignement est une vocation. Depuis petite, j’ai pu admirer leur passion à transmettre notre belle Torah à travers des cours donnes a la fois par mon père et/ou ma mère. Très souvent, mon père et ma mère étudient ensemble pour préparer des cours ou par simple plaisir. En tant qu’envoyés du Rabbi a Grenoble et éducateurs, mes parents ont toujours suivi les conseils du Rabbi et nous ont transmis son enseignement qui est très clair sur ce sujet: à travers les générations, nous avons vu des femmes avec une grande connaissance de la Torah et cela doit continuer. Regardons les textes saints: le Talmud mentionne des femmes érudites comme Berouriah, la fille du Rabbin Chaninah ben Tradyon et épouse de Rabbi Meir Baal Haness.

Tout au long du Moyen Âge, nous trouvons d’ailleurs des témoignages de nombreuses femmes qui ont corrigé les textes de la Torah de leur mari. De manière plus récente, la famille du Admour Hazaken (premier Rabbi Habad) mit un accent particulier sur la connaissance de la Torah par les femmes et le Rabbi précédent (Rabbi Yossef Yitzchak) éduqua ses propres filles dans cet esprit. Lorsque D’ dit à Moshe de préparer les Juifs à recevoir la Torah, il lui ordonna: "Voici ce que vous allez dire à la maison de Yaakov et comment vous parlerez aux enfants d'Israël" (Chemot 19:3). Nos Sages expliquent que la "maison de Yaakov” fait référence aux femmes juives et les "enfants d'Israël" aux hommes; nos Sages en déduisent que D’ ordonna à Moshe de s'adresser d'abord aux femmes. Cet ordre implique un sens de priorité. Pour que la Torah soit perpétuée parmi le peuple juif, il faut donner la priorité aux femmes juives. Donner une telle importance aux femmes peut paraître discutable compte tenu de plusieurs attitudes traditionnelles. Cependant, ces attitudes sont dépassées et pour que la Torah soit perpétuée parmi le peuple juif, il faut que les femmes puissent étudier et apprendre. « Selon la Halacha, une femme doit étudier » Elle se doit d’apprendre toutes les lois et tous les concepts nécessaires pour observer les commandements qu'elle est obligée de respecter (Shulchan Aruch HaRav, Hilchos Talmud Torah 1:14). Une femme est aussi obligée d'accomplir le commandement qui nous a été donné de “connaître D’ “, de l'aimer, de le craindre, etc.

Pour que la Torah soit perpétuée parmi le peuple juif, il faut donner la priorité aux femmes juives.




L’accomplissement de ces commandements dépend de la connaissance des concepts spirituels associés à cette Mitsvah et donc, l'étude de la dimension intérieure de la Torah est nécessaire pour atteindre cette connaissance. Pnimiyus HaTorah, la dimension mystique de la Torah (dont la Hassidout/Kabalah), fait partie des sujets qu’une femme se doit donc de connaître. « La place de la femme dans la société a évolué » Les dernières générations ont vu une augmentation d’écoles juives, d’institutions pour femmes et de cours de Torah disponibles pour toutes. Ce qui n’était pas concevable au début du siècle a heureusement évolué. A l’époque du Talmud, les femmes n'étaient pas exposées aux aspects de l'étude de la Torah qui n'étaient pas liés à l'exécution effective des commandements. Cependant, à l'heure actuelle, l’évolution de la place de la femme dans la société nécessite un changement de perspective. Les femmes exposées à la sophistication de la société contemporaine se doivent aussi d’être préparées en développant leurs processus de pensée au sein de la Torah, en étudiant non seulement les applications pratiques, mais également les objectifs de leur motivation à respecter lesdits commandements. D'après le Rabbi de Loubavitch, les femmes ont un devoir de compléter et progresser dans leur étude de la Torah. De même, les femmes se doivent d’augmenter leurs activités pour éduquer et partager leurs vastes connaissances. Comme nous le rappelle la Gemarah Sotah (11b): "Grâce au mérite des femmes justes, nos ancêtres ont été délivrés d'Égypte.



" De même, le Rabbi nous rappelle que c’est grâce au mérite des femmes juives de notre époque que nous serons délivrés de l’exil actuel. Alors mes chères amies, utilisons nos atouts et super power féminins, apprenons ensemble, réjouissons nous et partageons notre douce Torah afin de faire venir le Machiah’ et amener la paix et le bonheur dans un “monde qui sera rempli avec la connaissance de D.ieu, comme les eaux recouvrent le fond de l'océan” (Yeshayahu 11:9). Joyeuse fête de la Torah! Illustration Sarah Schenirer, fondatrice du premier réseau d'écoles juives pour filles "Bais Yaakov" (Maison de Jacob). La première école a été créée en Pologne en 1917. .

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Installée depuis trois ans aux États-Unis et anciennement diplômée de Sciences Politiques, passionnée d'art, de cinéma et de littérature, je partage mon temps entre mes deux villes d'adoption, Los Angeles et New York.

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